Le bataillon Tchernigov-2 est l’un des nombreux bataillons de représailles ukrainiens qui passa presque inaperçu. La raison en fut que la vedette lui fut volée par des bataillons bien plus cruels et bien plus politisés et nazifiés que lui, comme Azov, Donbass, Aïdar ou Tornado. Bataillon territorial constitué localement, il recruta, jusqu’à son versement en 2016 dans la 27e brigade d’artillerie de lance-roquettes, des volontaires et de nombreux conscrits de la même région. Cette dualité entre fanatiques du Maïdan bandéristes et les jeunes conscrits de la mobilisation n’aida également pas à faire sa réputation guerrière. Peu armé, n’ayant même pas un gilet pare-balles pour cinq hommes, sans aucunes armes lourdes et se trimballant avec des autobus civils ou des voitures hétéroclites ainsi que de rares véhicules blindés vieillissants, le bataillon fut ballotté de place en place, épisodes entrecoupés de grognes, d’indisciplines et de crimes peu glorieux contre les populations civiles. Pour ceux qui se demanderaient si cette liste sans fin d’unités ukrainiennes de massacreurs se terminera bientôt, j’ai actuellement sur ma liste… 101 bataillons du genre, dont 20 de réserve et 27 compagnies et unités diverses. Et la liste n’est certainement pas complète.
L’étrange et difficile osmose entre des fanatiques bandéristes, des militaires de carrière et de nombreux conscrits égarés dans la faune des bataillons de représailles. Il fut formé par ordre de l’administration régionale en même temps que Tchernigov-1 (30 avril 2014). Les volontaires n’étant pas assez nombreux, le bataillon fut renforcé de conscrits de la mobilisation (2e vague du 6 mai), puis difficilement complété, les appelés pour l’essentiel se cachant ou ayant pris la fuite à l’étranger. Ses rangs furent enfin remplis (20 mai), mais l’équipement pausa également un problème. L’ensemble de l’équipement militaire, hors les armes, fut fournit par des fonds du Conseil régional de Tchernigov. Ces fonds n’étaient pas extensibles et très insuffisants. Ils suffirent à peine à l’approche de l’hiver à fournir des vêtements chauds, ainsi que de la nourriture (mai-septembre). Il fut ensuite envoyé au 169e centre de formation des forces terrestres de Desna (fin mai), et après un très court entraînement envoyé participer aux répressions dans le Donbass (9 juin 2014). Les plaintes des soldats furent dès cette époque nombreuses : armes légères en quantité insuffisante, peu de munitions, pas d’armes lourdes, véhicules hétéroclites parfois même civils ou volés par la suite dans le Donbass. Le nombre de gilets pare-balles (100 pièces seulement) et de casques, sans parler des chaussures et des uniformes était aussi insuffisant. Son armement n’était constitué que de fusils d’assaut AK-74 et de quelques fusils mitrailleurs. Les véhicules étaient tout à fait hétéroclites, des autobus furent « réquisitionnés » ou des camions dépareillés et parfois à l’article de la mort. C’est dans ces conditions que le bataillon se rendit dans le Donbass. Il fut posté à Novoivanovka, à la lisière de l’ancienne frontière des oblasts de Lougansk et Donetsk (juillet), puis en face de Gorlovka et de Debaltsevo (août-septembre). Une partie des familles des mobilisés et volontaires enregistra une vidéo pour le Président Porochenko. Elles demandaient son retour à la maison après trois mois en zone de combat (4 septembre). Ils organisèrent avec les familles des soldats de Tchernigov-1, une manifestation de protestation et un barrage routier (8 septembre). Puis ce fut une fronde qui éclata dans le bataillon suite à la mort d’un soldat (12 septembre). La grogne devînt menaçante lorsque les hommes demandèrent aussi le retour de l’ancien commandant qui avait été limogé. Ils déclarèrent refuser de continuer à combattre, sans le retour du lieutenant-colonel Alexeï Drozdov, selon eux évincé suite à de basses intrigues dans le Quartier-Général de l’opération ATO. Ils se plaignirent de n’avoir reçu aucun renfort, de n’avoir pas été envoyé au repos, et de missions suicides sous le feu de l’artillerie russe, mais aussi d’être moins bien équipés que d’autres bataillons comme ceux formés dans la région de Kiev. Cet officier ne reprit jamais son poste, en raison de blessures graves, et l’on imagine parfaitement comment l’arrivée de son remplaçant fut problématique et paralysante. Dans cette ambiance explosive, et sous la pression de plus en plus grande des familles, l’administration de Tchernigov déclara qu’il retournait à l’arrière (15 septembre), et fut effectivement dirigé vers l’arrière pour prendre du repos (1er octobre).
Les trois bataillons Tchernigov et leurs crimes de guerre. Les autorités militaires tentèrent de mieux l’équiper, notamment en lui fournissant un camion blindé Zutan Zil-131, où fut montée une arme antiaérienne Zu-23 (27 octobre). Son effectif ayant fondu, et les pères de famille parmi les volontaires voulant rentrer chez eux, une masse de mobilisés renfloua ses rangs. Sa valeur militaire qui était déjà douteuse s’affaiblit alors d’autant, aussi fut-il décidé de l’envoyer au centre de formation militaire 169 de Desna (16 novembre). Il possédait à cette date environ 67 véhicules, dont 23 hors d’usage demandant des réparations. Les véhicules étaient des BRDM, des autobus, quelques ambulances militaires, un tracteur d’artillerie, et un lot dépareillé de camions « militaires » Gaz, Zil, Kamaz, Oural et Mercedes. Il ne reçut qu’une très courte formation, alors que les vétérans de l’unité étaient envoyés au repos à Tchernigov dans leurs familles (20 novembre). C’est à cette époque qu’il fut transformé en 41e bataillon de défense territoriale, puis encore plus tard en 41e bataillon motorisé. Renfloué de conscrits de la mobilisation, il fut renvoyé dans le Donbass (25 novembre), stationnant dans la région de Volnovakha pendant de longs mois. Le nouveau commandant, Constantin Gliouzo, très décrié, eut du mal à maintenir la discipline, le bataillon se livrant à des pillages et des agressions contre les civils. L’alcoolisme faisait aussi des ravages, générant son lot de drames et d’accidents, et aggravant de fait également la pression sur les populations. La police militaire fut même contrainte d’arrêter 5 hommes qui furent envoyés devant un tribunal militaire (mars 2015). Gliouzo avait été entre temps limogé et remplacé par le major Alexander Bakoulin (janvier 2015). Il fut lourdement bombardé par les forces républicaines dans ses positions de Volnovakha subissant des pertes, dont celles de plusieurs véhicules militaires et de véhicules civils dont il avait l’usage (mai-août). Il resta en position dans la région de Volnovakha jusqu’au mois d’octobre 2015. En compagnie du bataillon Kiev-2, bataillon de police spéciale, Tchernigov-2 se livra dans la zone à toute une série de crimes de guerre contre les populations civiles du Donbass. Sa longue station dans cette ville particulièrement touchée par les répressions politiques, sans parler de sa proximité du front, fut la cause de bien des drames. La libération de Volnovakha a permit aux langues de se délier et il y aura tout un travail de recherches pour définir clairement ce que les hommes de Tchernigov-2 ont fait dans la zone. Kiev-2 fut vite épinglé pour des assassinats, des rapts et surtout des trafics en tout genre. Il serait très étonnant que son voisin Tchernigov-2 ne s’en donna pas lui aussi à cœur joie. Il est cependant souvent confondu avec deux autres bataillons : Tchernigov-1, son pendant qui s’illustra dans l’horreur avec le bataillon Tornado durant l’hiver et le printemps 2014-2015 dans la région de Lougansk. Et le bataillon de police spéciale Tchernigov qui fut l’un des pires dans le genre et qui lui aussi commis des crimes abominables. Cette proximité et similitude des noms et de l’origine territoriale rend difficile les recherches pour le moment. Il n’y a cependant aucun doute sur sa culpabilité et les enquêteurs russes exhumeront dans les mois et années qui suivent de nombreuses affaires.
La fusion dans l’armée régulière ukrainienne. Il fut envoyé au repos et recomplété avant de repartir sur le front. Les nouveaux conscrits remplaçaient en fait ceux qui avaient déjà fait une période de service d’une année et qui ne voulaient pas signer une nouvelle période d’engagement comme volontaire. Il retourna au front et fut finalement entièrement réformé, par sa transformation en un bataillon de la 27e brigade d’artillerie lance-roquettes (juillet 2016). Cette unité de l’armée régulière, à l’époque régiment, avait été envoyée combattre dans le Donbass, durant la bataille des frontières (juillet 2014). Ramenée à l’arrière après de lourdes pertes, elle fut transformée en brigade d’artillerie (13 mars 2015). Elle reçut le titre honorifique d’Ataman Petro Kanichesvskiy (2020). Le bataillon Tchernigov-2 avait fêté dans sa ville de création son deuxième anniversaire (10 mai 2016), lors d’une cérémonie où il fut annoncée que la région avait perdu un total de 145 tués dont 11 du bataillon Tchernigov-2. Ce chiffre était déjà erroné puisqu’un site de mémoire des soldats ukrainiens tués en donnait au moins 12 à la même époque. Le bataillon est toujours actif et combat à ce jour sur le front ukrainien. L’armée russe frappa sa base dans la ville de Tchernigov à l’aide d’une frappe d’un drone d’attaque (28 mars 2022), qui détruisit en grande partie l’installation militaire. L’attaque fit 35 morts dans le dépôt du bataillon et de nombreux blessés.
Bleusailles, pères de famille et vieilles moustaches. Les similitudes du personnel du bataillon Tchernigov-2 avec son homologue Tchernigov-1 sont très grandes. Formés tous les deux dans la région du même nom, financés tous les deux par le Conseil régional, ils sont un peu un cas à part. En effet beaucoup de bataillons de représailles furent formés par les fonds privés de l’oligarque mafieux Igor Kolomoïsky (Azov, Aïdar, Donbass, Dniepr-1 et 2, Tornado, Krivbas etc.), et d’autres par le Ministère de l’Intérieur et son « armée privée » d’Arsen Avakov (Kiev 1 et 2, Mirotvorets, Sainte-Marie, Shakhtarsk etc). Les deux Tchernigov font parties d’une troisième catégorie, celle des bataillons territoriaux levés et financés par les autorités locales, conseils régionaux et municipaux des différentes parties de l’Ukraine. A ce titre ils furent moins bien équipés, souvent placés en seconde ligne sur les arrières immédiats du front et se comportèrent aussi très mal, étant d’ailleurs beaucoup plus au contact des populations civiles. La liste des hommes qui suivent montre bien déjà le grand nombre de mobilisés qui le composèrent. Son second commandant déclarait en 2015, que 50 % de ses hommes étaient motivés, mais que le reste était prêt à tourner les talons au premier coup de fusil. C’est aussi une unité où malgré la modestie des pertes, l’on trouve un taux anormal de « suicidés », ou de suicidés inventés, preuve d’une ambiance délétère et pesante dans ses rangs. La grogne, l’indiscipline, le pillage furent des constantes des deux Tchernigov, également par le fait justement d’une impossible osmose, d’une dent contre les populations civiles même des moins courageux à se trouver dans le Donbass. Le temps de service des hommes fut assez court, les mobilisés remplissant leur année de service et rentrant chez eux, pour être remplacés par d’autres mobilisés. La stabilisation du bataillon ne fut rendu possible que par son versement forcé dans la 27e brigade d’artillerie. Depuis, le voile et silence imposé par le Ministère de la Défense d’Ukraine s’est abattu sur l’unité. Voici quelques hommes et officiers du bataillon :
Viktor Afanassenko (1973-2015), originaire de la région de Tchernigov. Probablement un engagé volontaire dans le bataillon Tchernigov-2, nommé sergent et servant dans l’artillerie du bataillon. Il mourut d’un arrêt cardiaque à Prokhorovka, dans la région de Donetsk, le 9 mars 2015.
Sergeï Badounenko (1988-2015), originaire de la région de Tchernigov, il fit des études professionnelles comme serrurier, puis effectua son service militaire dans l’armée ukrainienne. Il travailla ensuite en Crimée dans de petits emplois (2008-2014), et quitta la Crimée lorsqu’elle revînt au giron russe. Il chercha ensuite à partir en Pologne et avait reçu un visa, lorsqu’il fut mobilisé pour remplacer les pertes sévères des bataillons de représailles dans le Donbass (2 septembre 2014). Il répondit à l’appel et fut versé dans le bataillon Tchernigov-2. Il sauta sur une mine près d’un village de la région de Volnovakha et fut tué sur le coup, le 30 avril 2015. Il fut enterré dans son village natal (4 mai), et décoré à titre posthume par le Président Porochenko (20 juillet 2016).
Alexander Bakoukine (?-), major probablement militaire de carrière, il fut nommé au commandement du bataillon Tchernigov-2 (26 janvier 2015), durant l’hiver difficile des défaites de l’armée ukrainienne. Sous ses ordres, le bataillon s’illustra par des pillages et fut mêlé à des crimes contre des populations civiles. Il procéda à la remise de médailles à deux soldats et une femme du bataillon (11 janvier 2016), directement sur le front. Ce militaire continua un moment sa carrière dans le bataillon jusqu’en 2016, et sa transformation en unité d’artillerie. Il fut nommé lieutenant-colonel et commandant de la 57e brigade motorisée (février 2016), où il poursuivit sa carrière. Il reçut ensuite une importante promotion étant nommé à une date inconnue (vers 2018-2020), au commandement du régiment de la Garde présidentielle, et mis en scène dans le 20e anniversaire de la création du régiment qu’il commandait alors (13 mars 2020).
Vyacheslav Baranovski (1976-2015), originaire de la ville d’Ouman, dans la région de Tcherkassy, fils d’un pilote de l’aviation soviétique. Il fit l’école militaire de l’armée de l’air ukrainienne de Kharkov, diplômé (1997), grade de lieutenant, il servit comme pilote. Il démissionna après dix ans de service (2007), pour travailler dans le privé. Il fut appelé dans le cadre de la réserve, grade de capitaine, pour remplacer les pertes sévères des bataillons de représailles dans le Donbass, et afin de renforcer l’encadrement. Cet aviateur sans expérience du combat terrestre, fut versé dans le bataillon Tchernigov-2 (1er septembre 2014). Il fut tué par un bombardement d’artillerie dans un village de la région de Donetsk, le 26 août 2015. Il laissait une veuve et une fille. Il fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (20 juillet 2016) et une plaque commémorative installée dans son école primaire.
Alexandre Derdoul (?-), soldat dans le bataillon Tchernigov-2, il fut médaillé par le chef de bataillon Bakounine directement sur le front (11 janvier 2016). Il participa à un concours hivernal de pêche en plein air dans la région de Kiev, où il fut primé en solo et par équipe. L’équipe était enregistrée au nom de la Fraternité des anciens combattants d’Ukraine (27 février 2019). Quelques années après il fut couché sur une liste de personnels qui avaient passé une formation de vérification des règles de sécurité au travail, toujours dans la région de Kiev (2021).
Oleg Doudarenko (?-), soldat dans le bataillon Tchernigov-2, il fut très grièvement blessé par un accident entre son véhicule et un bus rempli de soldats ukrainiens (28 juillet 2014). Il eut les hanches brisées et ne put certainement jamais revenir servir sur le front.
Alexandre Doudenok (?-), originaire de la ville de Prilouky, dans la région de Tchernigov. Il s’enrôla comme volontaire dans le bataillon Tchernigov-2. Il fut médaillé par le chef de bataillon Bakounine directement sur le front (11 janvier 2016). Il travaillait à la boulangerie du bataillon comme gardien. Il était à la fois soldat mais aussi activiste bandériste dans l’association des volontaires de Prilouky et dans la société de Vita Koupriy OO Patriot Prikuli. Il fut interviewé par un média ukrainien local, Priluki.City (6 janvier 2017), s’exprimant avec beaucoup de difficultés, alors qu’il se trouvait toujours en activité dans le bataillon et s’affichant avec 4 médailles. Il a quitté le service armé à une date inconnue, probablement vers 2017-2018. Il a continué ses activités dans ce groupe d’ultranationalistes jusqu’à ce jour comme le montre son profil Facebook, bien que le groupe Patriot Prikuli soit hélas privé, nous en aurions appris beaucoup plus. Cependant son propre compte révèle qu’il est un membre du Parti National Socialiste d’Ukraine, le parti Svoboda, s’affichant dans une manifestation encore dernièrement (29 janvier 2021). Il est père de famille
Alexeï Drozdov (?-), lieutenant-colonel commandant le bataillon Tchernigov-2 à sa création (avril 2014), il fut en responsabilité de la plus sombre période des exactions du bataillon, dans la région de Slaviansk et Popasnaya (printemps-été 2014). Il fut très grièvement blessé durant les combats pour la ville de Debaltsevo (septembre) et ramené à l’arrière. Il survécut à ses blessures et marchait avec l’aide d’une béquille (janvier 2015), et fut renvoyé au centre de formation 169 de Desna. Il est plus que probable qu’il occupa un poste de l’arrière par la suite. Au vu du comportement du bataillon sous ses ordres, il peut-être considéré en responsabilité des crimes commis par ses hommes dans cette période.
Constantin Gliouzo (?-), originaire de la région de Tchernigov, probablement né dans les années 60, militaire de carrière qui fit l’école militaire supérieure des officiers de l’arme blindée à Kharkov, entré au service (1993), puis nommé dans l’administration comme commissaire militaire dans sa région. Il fut nommé lieutenant-colonel commandant adjoint du bataillon Tchernigov-2 (mai 2014), puis commandant du bataillon (septembre), il garda son commandement un certain temps, avant d’être retiré du front (26 janvier 2015), pour rejoindre le centre de formation 169 de Desna. Il fut ensuite versé dans une brigade mécanisée, et commandant d’une unité de lanceurs multiples de missiles. Sous ces ordres le bataillon passa la période difficile de l’hiver 2014-2015, il fut en responsabilité de débordements et pillages, de maltraitances de la population civile durant cette période. Cet officier sans grand talent revînt à son poste de commissaire militaire (avant 2020). Il participa à l’inauguration d’un monument aux soldats de sa ville participants de l’opération de représailles ATO (26 juin 2020). On y voit sur les photos, toute l’horreur de l’embrigadement politique des enfants d’Ukraine, avec son lot d’apprentissage de la haine des Russes, du bandérisme et d’autres pans idéologiques sinistres de l’Ukraine.
Maxime Gratchov (1986-2015), originaire de la région de Tchernigov, il fit des études secondaires, puis travailla dans une usine et dans diverses entreprises. Il fut mobilisé pour remplacer les pertes sévères des Ukrainiens durant la bataille des frontières (2 septembre 2014), et versé dans le bataillon Tchernigov-2. Il existe trois versions de sa mort, la première celle d’une balle tiré par un tireur d’élite républicain, la seconde version officielle celle du suicide, la troisième celle d’une négligence dans le manipulation des armes, il se serait tué par accident. Il mourut le 14 mai 2015 et une plaque commémorative fut installée dans son école (14 octobre).
Anatoli Grishienko (1968-2015), originaire de la région de Kiev, il s’enrôla comme volontaire dans le bataillon Tchernigov-2 (mars 2014). Il servit comme tireur d’’élite dans le bataillon et fut tué par un tireur d’élite républicain, dans la région de Volnovakha le 19 octobre 2015. Il fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (20 juillet 2016).
Alexandre Iltchishin (1989-2016), originaire d’un village de la région de Tchernigov, il fit des études professionnelles dans un lycée agricole, diplômé (2007), puis effectua son service militaire dans l’armée ukrainienne (2007-2008). Il fut mobilisé pour rejoindre les premiers bataillons de représailles dans le Donbass (mars 2014), et versé dans le bataillon Tchernigov-2. Il est l’un des criminels de guerre qui saccagèrent Slaviansk et martyrisèrent la population civile du Donbass, également à Krasny Liman et Popasnaya. Son véhicule blindé sauta sur une mine et il fut grièvement blessé (9 août), et envoyé à l’hôpital militaire de Kharkov, puis de Kiev. Il tomba dans un coma profond (2 septembre) et resta dans cet état sans jamais reprendre conscience avant de mourir chez ses parents, le 23 août 2016. Une plaque commémorative fut installée dans son école (21 novembre), et il fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (14 novembre 2017).
Valery Ismaïlov (1963-), d’un père militaire au Kirghizstan, originaire de Soumy. Après une école militaire il servit dans l’armée soviétique (1981-1991), puis dans l’armée ukrainienne (1991-), colonel du 27e régiment d’artillerie à sa formation (2008), engagé dans le Donbass, son régiment fut décimé pendant la bataille des frontières (été 2014). Les très nombreuses tueries de populations civiles à l’aide de bombardements parfois massifs des zones d’habitations, font augurer qu’il aurait sur la conscience un certain nombre de victimes à son actif. Il prit le commandement du bataillon transformé en unité d’artillerie (2016). Proche de la retraite, il fut nommé commissaire militaire au bureau d’enrôlement de Soumy (2019). Il fut remplacé par le lieutenant-colonel Dimitri Khrapach.
Maxime Karpenko (1987-?), probablement originaire de la région de Tchernigov, il fut mobilisé pour les bataillons de représailles dans le Donbass et versé dans le bataillon Tchernigov-2. Alors qu’il se trouvait en poste à un barrage routier en face de la ville d’Enakievo, il laissa son arme et prit une voiture pour aller chercher de l’eau et des provisions. Il tomba sur une patrouille de soldats républicains et fut arrêté. Il sortit une grenade de sa poche et menaça les Républicains. Ceux-ci lui indiquèrent qu’ils ne voulaient que contrôler ses papiers et qu’il serait relâché. Il crut leurs paroles et rendit la grenade et fut aussitôt assommé par un coup de crosse sur la tête, puis affirma qu’on lui tira une rafale dans les jambes. Cette version est toutefois sans doute toute autre, il semble bien qu’un Républicain lui tira simplement une rafale dans les deux jambes et qu’il fut fait prisonnier (5 septembre 2014). Il fut soigné et échangé par les Républicains et remis à la partie ukrainienne (26 décembre).
Vita Koupriy (?-), originaire de Prylouky, petite ville de la région de Tchernigov, volontaire s’occupant d’un réseau arrière lié au bataillon Tchernigov-2, qui fit de très nombreux voyages en compagnies d’autres nationalistes pour approvisionner et aider les soldats du bataillon. Elle fut médaillée par le chef de bataillon Bakounine directement sur le front (11 janvier 2016). Elle faisait partie d’une association ultranationaliste de sa ville, « les volontaires de Prilouky », s’occupant de récolter de l’aide pour les soldats de l’opération ATO. Elle transforma cette association en véritable business et l’enregistra dans sa ville comme une société au nom de OO Patriot Prikuli, ce qui laisse penser que les collectes n’étaient pas que destinées à une aide désintéressée et patriotique. Elle communiquait sur un compte Vkontakt qu’elle a ensuite abandonné en 2017. L’aide collectée était des vêtements, de la nourriture, des pièces automobiles, des cigarettes, du café et du thé, des produits d’hygiène, des couvertures et d’autres choses qui servaient aux soldats du bataillon. Toutes ses parutions sont émaillées du fameux cri bandériste « Slava Oukraïni », ce qui en dit déjà très long sur son engagement. A noter qu’elle collectait elle-même les dons, soit par réception dans un point de collecte, soit par l’envoi directement sur son propre compte en banque… de la Privatbank du fameux oligarque mafieux Igor Kolomoïsky.
Igor Pevnev (1966-2015), originaire de Kiev, militaire de carrière, grade de lieutenant qui fut rappelé dans le cadre de la réserve pour intégrer les bataillons de représailles décimés dans le Donbass lors de la bataille des frontières (automne 2014). Il fut versé à son grade dans le bataillon Tchernigov-2, et fut tué lors d’une reconnaissance dans la région de Volnovakha, le 11 août 2015. Il fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (27 juin 2018).
Artem Roudnik (1989-2014), originaire de la ville de Tchernigov, il fit des études professionnelles dans les transports ferroviaires, puis de carreleur et peintre en bâtiment. Il trouva du travail finalement comme soudeur, puis fut mobilisé durant la première vague de mobilisation pour rejoindre les premiers bataillons de représailles dans le Donbass (mars 2014), versé dans le bataillon Tchernigov-2, nommé sergent. Il fut tué par un tireur d’élite républicain dans la région de Popasnaya, le 27 juillet 2014. Il laissait une veuve enceinte de 6 mois avec un autre enfant en bas âge, mais elle fut obligée de lutter contre le Ministère de la Défense ukrainien pendant plus d’un an, l’État-major ayant cherché à camoufler sa mort en suicide. Pour cette raison il ne fut jamais médaillé à titre posthume, mais seulement deux plaques commémoratives furent installées dans son école et son lycée (16 décembre 2016). Si sa veuve a finit par recevoir une pension, la version officielle reste celle du suicide.
Igor Sergienko (1984-2014), originaire de la région de Tchernigov, il fit des études secondaires puis son service militaire dans l’armée ukrainienne, dans les troupes blindées (2001-2002). Il fut mobilisé pour rejoindre les premiers bataillons de représailles dans le Donbass (15 mai 2014), et versé dans le bataillon Tchernigov-2. Il fut grièvement blessé dans les combats pour la ville de Debaltsevo, le 14 septembre 2014, puis mourut à l’hôpital militaire de Kiev de ses blessures, le 22 septembre. Une plaque commémorative fut installée dans son école (8 mai 2015), puis il fut décoré par le Président Porochenko (18 avril 2019), et par le Conseil régional de Tchernigov (30 novembre 2021).
Igor Skliar (1986-2014), originaire de la région de Tchernigov, il fit son service militaire, puis travailla comme pompiste. Il fut mobilisé pour rejoindre les premiers bataillons de représailles dans le Donbass (18 mars 2014), et fut versé dans le bataillon Tchernigov-2. Il fut grièvement blessé dans les combats pour la ville de Debaltsevo, le 17 août 2014, et mourut le 25 dans l’hôpital militaire de Kharkov où il avait été transporté. Il fut médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (4 juin 2015), tandis qu’une plaque commémorative était installée dans son école (5 décembre 2014), et une rue de sa ville natale renommée en sa mémoire (26 mars 2015).
Ivan Soroka (1985-2015), originaire de la région de Tchernigov, il fit des études professionnelles d’électricien, diplômé (2003), puis travailla dans une usine. Il fit son service militaire dans les troupes du Ministère de l’Intérieur (2003-2004), puis travailla dans différents endroits, à Kiev et dans sa région natale. Il fut mobilisé pour remplacer les pertes sévères de la bataille des frontières (septembre 2014), et fut versé dans le bataillon Tchernigov-2. Il fut tué deux jours avant son 30e anniversaire, en sautant sur une mine dans la région de Volnovakha, le 30 avril 2015. il fut enterré dans son village natal (4 mai), puis décoré par le Président Porochenko à titre posthume (20 juillet 2016).
Denis Yakovenko (1989-2014), Ukrainien né au Kazakhstan, ses parents se réinstallèrent en Ukraine, dans la région de Tchernigov où il fit des études secondaires et professionnelles. Il fut mobilisé pour rejoindre les premiers bataillons de représailles pour le Donbass (mai 2014), et versé dans le bataillon Tchernigov-2. Il fut tué dans les combats pour la ville de Debaltsevo, lors d’un bombardement d’artillerie, le 4 septembre 2014. Il laissait une veuve, et fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (27 juin 2015).